L'ordre bénédictin et La règle de Saint-Benoit
Les moines du prieuré de Bouchaud suivent la règle de Saint-Benoit
L'ordre bénédictin
L’ordre bénédictin est lié à la figure de Saint Benoît de Nursie (480-547), patron de l’Europe.
Saint Benoît quitta la ville de Rome où il étudiait, alors qu’il était âgé d’environ 15 ans pour chercher Dieu, l’unique nécessaire et fuir un monde corrompu.
Le pape Saint Grégoire le Grand qui fut moine à l’Abbaye Saint André sur le mont Avellin à Rome, a écrit sa vie. Saint Benoît vécut tout d’abord une vie solitaire, d’ermite, dans une grotte dans un rocher, où il connut les combats et les tentations de la solitude. Il fit l’expérience de la providence divine qui n‘abandonne pas ceux qui se confient en elle. Il fut connut dans la région, et les gens vinrent à lui comme vers un père spirituel, il les « aida à passer de la vie animale à la vie selon Dieu » (vie de St Benoît)
Des moines vivant en communauté lui demandèrent de devenir leur supérieur. Mais St Benoît fut peut-être trop exigent, et ces moines peu décidés à changer de vie, essayèrent de l’empoisonner. « Voyant cela, Benoît préféra reprendre sa solitude aimée et seul sous le regard de celui qui voit tout du haut du ciel, il habita avec lui-même» dira St Grégoire le Grand.
Il fonda par la suite les monastères de Subiaco et la célèbre Abbaye du Mont Cassin. Dans ces fondations St Benoît se montra un homme de gouvernement, au discernement subtil, sachant juger de ce qui vient de l’homme, de Dieu ou de l’ennemi du genre humain.
Charlemagne imposera la règle de Saint Benoît dans tout son empire au 8è/9è siècle. Et fut une source d’unité pour l’Europe. La règle de saint benoît est aussi la règle des cisterciens ou trappistes. L’ordre cistercien fut une réforme de l’ordre Bénédictin (XI s.) les fondateurs de Citeaux désiraient revenir à la stricte observance de la règle, s’opposant notamment au faste de Cluny. Saint Bernard donnera un rayonnement, à cet ordre monastique qui vivotait.
Saint Benoît n’a pas fait pas référence à l’humanité du Christ mais Saint Bernard fut le grand chantre de l’Incarnation (ndlr : Dieu qui en Jesus-Christ se fait homme sur terre) au Moyen-Age avec Saint François d’Assise.
Les XIè /XIIè S. furent une apogée pour la vie religieuse et un temps exceptionnel de fécondité , après la grave crise du Xè siècle.
Ces deux siècles, furent l’époque de la fondation des prémontrés avec Saint Norbert, des franciscains et des clarisses avec St François d’Assise et Sainte Claire, des dominicains avec St Dominique, des chartreux avec St Bruno, des carmes, chacun des ordres avec leurs pendants féminins. Ces Ordres existent toujours et restent florissants.
© Frère Antoine, prieuré Notre-Dame des champs
Vidéo à entendre : La Règle monastique de Saint Benoît de Nursie
La règle de Saint-Benoit
Une règle organise notre communauté : "La Règle de Saint Benoît"
Saint Benoît est un romain, sa règle reprend le style concis, juridique, pudique, sobre, pratique et le sens de la justice de Rome.
Outre sa culture romaine, il intégrera dans sa règle tout l’héritage du monachisme qui commença en Egypte, avec saint Antoine le grand, et que St Jean Cassien condensera dans ses livres les Conférences et les Institutions monastiques. Il s’inspirera aussi beaucoup d’une règle précédente, la Règle du Maître, dont il reprendra des passages et la structure, mais son inspiration principale fut l’Ecriture Sainte, qu’il cite constamment.
St Grégoire le Grand dira que la règle de Saint benoît se distingue par sa discrétion, qui est sens de l’équilibre, de la mesure et prudence. Saint Benoît donne la juste part à toutes choses, il veut fonder une « école du service du Seigneur ». Il allie le soucis de l’organisation pratique d’une vie de communauté (horaire, structures des sept offices de prière quotidiens, hiérarchie, travail, services nécessaires comme le portier, l’économe, les cuisiniers, le maître des novices) et une recherche de Dieu.
Nous pouvons trouver comme piliers de la vie bénédictine la primauté de la recherche de Dieu « qu’en toutes choses Dieu soit glorifié » ; une spiritualité liturgique : « ne rien préférer à l’œuvre de dieu »; « que l’esprit soit à l’unisson avec ce que proclame les lèvres » ; la lecture divine qui est à la fois lecture et prière ; l’hospitalité « tous les hôtes seront reçus comme le christ » ; le travail « l’oisiveté est ennemie de l’âme » ; l’obéissance avec la place centrale de l’abbé que la communauté choisit « on le choisira à cause du mérite de sa vie et de la sagesse de son enseignement », et dont saint benoît rappellera souvent les devoirs « il tient dans le monastère la place du Christ » « l’abbé ne doit rien enseigner, rien établir, rien ordonner en dehors des commandements du Seigneur ».
La Règle de saint Benoît
Elle se compose de 73 chapitres et d’un prologue.
Elle structure la vie monastique.
St Benoît, veut en effet instituer "une école du service du Seigneur".
Il mêle conseils spirituels et directives pratiques.